Publié le : 20 juil. 21  |  Lecture : 4 minutes

Comment intégrer les deskless workers dans la communication interne ?

Cyril de Queral, CEO de Powell Software et David Keribin, CEO de Cenareo partagent leur vision de l’inclusion dans les outils et dans la communication en entreprise.

La crise du Covid-19, les confinements et l’avènement du télétravail à grande échelle ont mis en exergue des dysfonctionnements et ont accentué des désalignements entre métiers et équipes : les managers et dirigeants basés au siège (white collars), les managers sur le terrain (frontline manager) et enfin le personnel sur le terrain (frontline workers, deskless people, blue collars, emailless people...).

Un fossé s’est également observé dans les outils utilisés : les mails pour 90% des head office leaders contre 27% pour les frontline managers qui utilisent les messages Whatsapps ou les appels.

De nombreuses entreprises sont donc confrontées au défi d’aligner leur différents groupes de collaborateurs qui privilégient des technologies et des logiciels de communication radicalement différents.

Cyril de Queral (CQ), CEO de Powell Software et David Keribin (DK), CEO de Cenareo partagent leur vision sur les grandes tendances qui se dessinent autour du sujet de l’inclusion dans les outils et dans la communication en entreprise.

“Le risque majeur pour les entreprises avec ces nouveaux modes de travail est de perdre le contact avec les employés, de perdre sa culture.” Cyril de Queral 

Quelles sont les évolutions majeures constatées aujourd’hui dans les entreprises ?

CQ : La révolution du monde du travail qui est en cours actuellement est immense et elle est passionnante à observer. Cette mutation sera dans les livres d’Histoire ! Nous avions déjà expérimenté un télétravail plus important avant la crise de la Covid-19 lors des grèves de transport ou la crise des gilets jaunes. Dans beaucoup de pays, notamment les US, le “remote work” était déjà très généralisé avant la pandémie.

Mais depuis la pandémie, c’est un raz-de-marée, une majorité d’entreprises du tertiaire propose une part de télétravail très significative à leurs collaborateurs. Stellantis, une des plus grandes entreprises industrielles de France propose plusieurs jours de télétravail à ses salariés. Après plusieurs mois de télétravail intensif, nous voyons bien que l’idéal, c’est le travail hybride.

DK : Le point d’orgue de cette transformation doit passer par ne surtout pas creuser le fossé entre les white et les blue collars, il est clé de fédérer tous les employés même ceux qui ne sont pas digital natives.

 

Aujourd'hui, quel est le degré d'inclusion de ces populations ?

DK : Lors d’une discussion avec un membre du Comex de Bouygues, voilà ce qu’il m’a confié : les 2 seuls moyens d’informer les collaborateurs sur les chantiers sont les managers et les écrans qu’on met dans les cabanes de chantier. Or, une récente étude Lecko montre que 52% des frontline managers disent louper des informations importantes provenant du siège… Imaginez le volume d'informations provenant du siège qui n'arrive jamais aux oreilles et aux yeux des frontline workers…

 

Les populations qui souffrent de cette fracture numérique sont pourtant clefs pour l'entreprise...

DK : Ils sont indispensables à la réussite des objectifs ! Prenons par exemple l’exemple de Luca De Meo, Directeur Général de Renault, qui a présenté en janvier dernier son plan stratégique pour les 5 prochaines années. Ce qui ressort avant tout ce sont 3 métriques clés autour de la profitabilité, du free cash flow, et de la marge opérationnelle. Ils auront sans aucun doute un impact sur le travail d'ingénierie mais vont indéniablement se vivre dans les usines. Ces objectifs, s’ils ne sont pas incarnés par les collaborateurs au quotidien, ne pourront être atteints.

Il va sans dire que l’alignement quotidien de toutes les parties prenantes à ces 3 seuls chiffres est nécessaire.

 

Le défi est donc l'alignement. Comment faire en sorte que la vague digitale atteigne ces populations les moins connectées ?

CQ : Effectivement l'enjeu est d’embarquer tous les salariés, et pas seulement ceux qui sont à l’aise avec les outils numériques, pas seulement ceux qui sont derrière un ordinateur mais aussi ceux qui sont sur le terrain.

De nombreuses entreprises sont confrontées au défi d’aligner leurs différents groupes de collaborateurs qui privilégient des technologies et des logiciels de communication radicalement différents. Alors, les choix stratégiques de transformation digitale auront un impact direct sur l’expérience collaborateur. Si l'entreprise s’assure que toutes les infos sont accessibles et atteignent toutes les cibles collaborateurs où qu’elles soient, alors c'est gagné. Notre rôle est de proposer des solutions pour inclure tout le monde dans l’entreprise, pas uniquement les cadres du siège….

 

Quels sont les outils les plus adaptés pour inclure les populations les moins connectées dans cette nouvelle organisation ?

CQ : Le risque majeur pour les entreprises avec ces nouveaux modes de travail est de perdre le contact avec les employés, de perdre sa culture. La solution est de mettre en place une plateforme de communication et d'expérience employés où l’on va redonner sa place à la communication et au partage de la culture d’entreprise avec des fonctionnalités innovantes.

La digital workplace devient indispensable et se transforme en bureau virtuel de l’entreprise. C’est le nouveau lieu de rencontre et de communication lorsque l’on est à distance. Pour garantir l’engagement des collaborateurs, pour assurer une bonne communication, pour conserver le lien et développer la culture d’entreprise, cette plateforme de collaboration et de communication est indispensable.

DK : Dans ce cadre, les écrans de communication au sein des entreprises font partie des facteurs clés de succès de cette transformation digitale. En effet, ces écrans ne sont pas discriminants, ils touchent toutes les personnes qui passent à côté, c’est 65% d’impact supplémentaire par rapport à du papier, mais c’est aussi et surtout un magnifique outil pour raccrocher les équipes aux informations qui transitent sur les outils interne d’intranet ou d’employee advocacy. En connectant ces outils aux écrans, les écrans deviennent un canal de Drive-to-Web qui va pousser les collaborateurs à aller participer sur les digital workplaces.

 

Comment accompagnez-vous les entreprises pour connecter les travailleurs du terrain chez Powell ?

CQ : Nous avons une façon extrêmement claire et simple de répondre à ce besoin : l’outil numérique le plus utilisé aujourd'hui est le smartphone. 70% de la population mondiale a un téléphone mobile, plus de 5 milliards de personnes. Alors nous proposons un accès à la digital workplace de l’entreprise sur téléphone mobile. Nous engageons les front-line workers sur une application mobile très simple d’utilisation et qui leur est dédiée. L’agilité de ces collaborateurs sur les smartphones leur permet d’être parfaitement à l’aise avec notre application, ils sont inclus dans le travail du futur de l’entreprise.

 

Comment ne pas noyer les collaborateurs sous des myriades d’informations et d’outils ?

CQ : C’est une autre des grosses difficultés pour les entreprises que nous avons l’ambition de résoudre chez Powell Software avec notre plateforme logicielle. Nous croyons qu’il faut aujourd’hui utiliser l’Intelligence Artificielle et la puissance des moteurs de recherche pour présenter aux collaborateurs une information pertinente et contextualisée. Les applications accessibles en priorité pour un employé doivent être celles qu’il utilise le plus. Le dashboard de la digital workplace doit être contextualisé pour chaque utilisateur. Nous assurons ainsi une productivité optimale et un accès ciblé à l’information quel que soit le lieu de travail du collaborateur.

DK : Le secret est de sélectionner les informations à forte valeur ajoutée et de répéter le message ! La répétition c’est quelque chose de bien connu de tous les responsables marketing du monde entier, mais dans le monde du corporate on a tendance parfois à l’oublier. On ne peut pas se contenter d’espérer que les messages impactent les collaborateurs, on doit travailler pour trouver des moyens qui le permettent. L’interconnectivité des outils de l’entreprise est clé, que ce soit des outils de travail (digital workplace) comme des outils d’information (digital signage), leur interconnexion est la clé de l’automatisation et donc de la répétition pour maximiser son impact.

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